15 janvier 2010 ; le corps médical international soupçonne l'émergence d'un nouveau virus suite à l'apparition de cas grippaux inédits. Outre les caractéristiques de cette maladie, l'agent pathogène émergeant fait montre d'une virulence inouïe, provoquant dors et déjà une flopée de victimes.
Quelques jours plus tard, les pouvoirs publiques ne peuvent que constater sa puissance de contagion et le promulgue au rang d'épidémie au vu du nombre de cas recensés. La communauté scientifique mondiale se mobilise pour endiguer la prolifération de ce virus -baptisé «
T » en raison de son apparence tétramorphe ; mais 3mois de recherches acharnées ne donneront que peu de résultats.
Pendant ce temps, ce virus de la Terreur s'invite à travers le monde entier.
Fin Avril 2010 : La lutte anti-virale connait un nouvel essor en la découverte d'anticorps particulièrement résistants chez quelques patients japonais. Japon qui, rappelons-le, demeure le pays foyer du virus.
Les meilleurs chercheurs de la planète se réunissent alors et synthétisent, grâce à ces anticorps, un vaccin ainsi qu'un moyen de lutte efficace contre cette fameuse grippe. La formule de l'antidote et du vaccin font le tour du globe.
Été 2010 : Le virus s'estompe, freiné par l'ensemble des traitements médicamenteux et la chaleur des jours estivaux.
Profitant de cette accalmie, les différents gouvernements lancent des campagnes de vaccinations sur la fin de la saison pour éviter une nouvelle hécatombe.
27 Octobre 2010 : Un fait divers incroyable défraye les chroniques locales : Un homme sauve une enfant chutant du 10ème étage d'un immeuble en flammes. Son acte de bravoure l'a conduit à réceptionner le corps de la jeune fille avant qu'il ne s'écrase à terre. Mais ce qui ne sera pas relater dans les journaux est le bond de 6mètres de haut sur 15 de long qu'il exécuta pour couper la trajectoire de ce corps de 31kg en chute libre, ni sa réception impeccable et indemne de toute blessure alors que la victime comptera une légère fracture au bras gauche ainsi que deux côtes cassées sous le choc de cette « collision ».
Son cas attira vite l'intérêt du gouvernement qui, dans le plus grand secret, « convoqua » ce surhomme dans l'un de ces quelques laboratoires militaires. Des tests et observations réalisés, nos chercheurs découvrirent une étrange mutation sur certaines cellules du «patient » : ces dernières comportèrent -non pas un double brin d'Adn comme tout humain normal- mais un quadruple brin portant les stigmates d'un virus
T mutagène, couplées à quelques molécules typiques du sérum vaccinal.
Cet ensemble de combinaisons invraisemblables instillait des réactions et une résistance cellulaire encore jamais vu, se répercutant sur la totalité de l'anatomie du patient, et donc responsable de ses étranges facultés surhumaines.
Janvier-Mai 2011 : Les recherches avancent rapidement pour finir par stagner vers le milieu du mois de Mai. Les résultats pleuvent quant aux particularités, aptitudes et limites de cette mutation; mais impossible de la reproduire en conditions expérimentales.
De ce que nous en avons appris, l'agent mutagène semble s'activer suite à montée du taux d'adrénaline dans le liquide céphalo-rachidien. Par un procédé chimique qu'ils n'ont pas jugé utile de nous expliquer, l'adrénaline active une succession de réactions faisant intervenir divers protéines neurales, résultant en un signal électrique qui vient exciter les cellules évoluées et enclenchant leur multiplication.
Les services secrets s'obstinent et autorisent l'utilisation de radiations nucléaires pour forcer la fusion d'Adn...
Août 2011 : Voilà deux mois environ que les résultats n'ont pas évolués. Aucune réussite de la part des chercheurs pour donner naissance à de nouveaux « surhommes ». Aucune des hypothèses qu'ils avaient formulées n'a permis de reproduire la mutation prévue de l'ADN. D'autres ont vues le jours mais le gouvernement les a tu, craignant un affolement des pouvoirs publiques. C'est donc en ce milieu d'année que s'arrête les recherches.
Ici se clôt les archives du projet « Eviljap ».
25 Mai 2012 : Réouverture du dossier
« Eviljap » après un événement inattendu: Le virus
T serait réapparu chez un patient pourtant vacciné courant
2010.
Les premiers bilans médicaux font état d'un virus
T déviant, mais bien identifiable, 4fois plus agressif et bien plus nocif pour l'homme.
Son champ d'action ne se limiterait plus aux voies respiratoires comme n'importe quelle grippe- mais à l'intégralité de l'organisme, détruisant avec célérité chacune de ses cellules, elles-mêmes responsables d'une montée en température avoisinant les
47°C.
Chose étrange, seules les cellules nerveuses semblent échapper au « massacre ». De fait, le patient semble avoir conservé ses facultés de mouvement ainsi que sa capacité de ressentir la douleur intact, et ce jusqu'à sa mort survenue deux jours plus tard, le
21 Mai 2012, dans un hôpital de
Tokyo. Causes du décès : Hyperthermie et multiples lésions internes.
Ce même
21 Mai, 14h 30, soit 2 heures après la prononciation officielle de son décès, le patient montre un taux anormal de réflexes post-mortem au point de blesser sévèrement le personnel médical en cours d'autopsie sur ledit cadavre.
Les informations qui firent suite furent tirées des caméras de vidéo-surveillance :
Alors que médecins et infirmiers épouvantés fuyaient anarchiquement le bloc opératoire, le défunt se remis debout malgré son abdomen amplement ouvert et mordit 3personnes avant d'en égorger une prise au piège. Les vigiles arrivés sur place eurent beau vidé leur chargeur, l'agresseur n'en lâcha sa prise que pour changer de victime. Finalement, une balle porté en plein tête coupa définitivement les fils de ce pantin morbide.
On répertoria 6 blessés (2 médecins, 3 infirmiers et 1 vigile) qui, pris de panique, s'égayèrent dans la nature; et un mort (infirmier).
Les minutes s'égrainent sur le minuteur du film-vidéo. La salle se vide et demeure close en l'attente d'experts. 20 minutes plus tard, un mouvement imperceptible attire l'œil et, dans l'obscurité de cette pièce maudite gît le cadavre de l'infirmier fraîchement égorgé debout devant la porte; porte défoncée par quelques coups du macchabée disparaissant alors dans l'embrasure ouverte.
Il est
15h17 lorsque nous réalisons l'horreur de la situation: par quelques procédés inconnues, le virus tue et manipule les cadavres en se transmettant pas simple morsure ou griffure. Malgré tout nos efforts pour juguler son expansion, il se répand comme une trainée de poudre à travers la ville, si bien qu'à
17h04, on signale déjà des cas au lycée Seito situé en plein cœur de Tokyo.
Cela fait maintenant 4 jours que le virus a émergé. Des rumeurs faisant état de groupuscule luttant pour leur survie sont parvenus jusqu'au siège du gouvernement. Je me suis barricadé dans la salle des archives en espérant survivre, mais déjà les coups donnés dans la porte sonnent ma mort... Je souhaite bonne chance à ceux qui résistent et survivent. Si jamais vous découvrez ces archives, sachez que je met l'avenir du pays entre vos mains et que vous êtes surement les dernier survivants... Ils arrivent...
Himura Takeshi, responsable des services secrets japonais.